Des premières fois, on en vit plusieurs dans une vie. Certaines sont plus marquantes que d’autres, il est vrai. On les espère, on les anticipe, on s’y prépare. Les attentes sont élevées, le risque de déception tout autant.

Cette première fois, j’y ai longuement pensé. Je l’ai beaucoup désirée. Souvent repoussée. Combien de scénarios ai-je élaboré, seule avec moi-même, dans la douce intimité de mon imagination. L’occasion s’est déjà présentée, certes, je l’ai presque saisie, mais l’ai laissée passer.

Un jour pourtant, j’étais prête. La vie avait mis sur ma route les éléments déclencheurs pour me pousser vers l’action, les personnes inspirantes pour m’abandonner, enfin! Non pas qu’il y ait un âge pour s’y mettre, mais disons que je sentais qu’il était temps. J’avais assez attendu, assez dit que j’en avais envie, que cela me manquait, que « pourquoi les autres et pas moi?! »

J’avais tout planifié : musique de circonstance, éclairage tamisé, confort absolu. Tout s’est déroulé naturellement, sans gêne ni complexes. À tâtons au début, on avance, on recule, on ne sait pas trop quelle direction prendre. On hésite, on prend son temps, on a peur de se tromper. Puis on comprend qu’il n’y a pas un chemin unique pour arriver à bon port, et que le voyage est tout aussi agréable que la destination. Alors on laisse le cœur et l’âme s’exprimer et c’est magique. Ça vient tout seul, ça coule de source. On prend de l’assurance, on ose, on explore, quoique parfois maladroitement. On en rit. Car, ici comme ailleurs, mieux vaut laisser son ego au vestiaire et éviter de se prendre au sérieux.

Cette première fois s’est déroulée totalement différemment de ce que j’avais imaginé. Pourtant, si je pouvais la refaire, je ne changerais rien. Elle a été parfaite dans sa simplicité et son authenticité. Le danger qui me guette depuis, c’est de devenir accro! Je me doutais bien que j’aimerais ça, mais une fois qu’on a franchi le pas de la première fois, on ne peut plus se cacher derrière la futile excuse du « oui, mais j’ai jamais fait ça, moi! Qu’est-ce qui dit que j’en suis capable?! Et puis, qu’est-ce que les gens vont dire?!»

Cette première fois, tant désirée, m’a comblée. La satisfaction ressentie à son achèvement est difficile à décrire, mais si douce à savourer. Elle m’a donné l’envie de recommencer, c’est vrai, mais surtout, elle m’a démontré que, moi aussi, j’en étais capable. J’envisage déjà la prochaine fois! Avec la répétition et l’expérience qui en découle, j’espère devenir plus audacieuse, m’aventurer dans des territoires inconnus, oser me dévoiler petit à petit, laisser tomber ma pudeur pour me livrer toujours un peu plus.

Ceci était ma première fois… à la rédaction d’un billet pour Femmes Alpha. Et vous, votre première fois?

Révision: Josée Goupil

Femme de parole et femme de mots, je m’intéresse aux gens plus qu’aux choses. Curieuse et touche-à-tout, mon parcours professionnel, tout en courbes et en revirements m’a portée des télécommunications internationales au monde communautaire local, de l’aide humanitaire terrain à l’enseignement universitaire. J’aime apprendre et partager, comprendre et transmettre, encourager et accompagner le développement des êtres et des projets. Je suis l’idole de deux futures femmes Alpha en ébullition. Du haut de leurs 4 ans (des jumelles identiques!), elles me donnent l’urgence d’être moi, uniquement mais entièrement, ici, chaque jour.

Comment