On m’a souvent dit que s’associer avec quelqu’un c’était comme un mariage. Je dois vous faire un aveux : je suis plutôt du genre célibataire endurcie. Je ne sais pas si c’est parce que pendant que mes amis cherchent l’homme ou la femme idéale avec qui partager leur vie, je cherche l’associé(e) idéal avec qui partager ma première business, mais je vois dans ces deux situations une très forte similarité. Je me suis donc amusée à faire le parallèle entre ces deux quêtes.

Je ne prétendrai pas ici avoir les réponses comme je ne crois pas qu’il y ait de réponses universelles, mais il s’agit probablement de la première décision majeure dans mes premiers pas en entrepreneuriat. Comme il s’agit définitivement d’une réflexion que toute femme se lançant en affaires doit faire, je souhaite vous partager la mienne.

Mieux vaut être seule que mal accompagnée? 

Je vois définitivement la nécessité d’avoir un ou une associée, ne serait-ce que pour me ramener dans le droit chemin quand je commence à m’emballer ou même simplement pour garder ma motivation. Il faut réaliser qu’on n’a pas tous les talents du monde et qu’on ne peut pas tout faire soi-même…et c’est correct. Sans oublier que notre productivité individuelle est habituellement décuplée lorsqu’on travaille en équipe, surtout pour des activités de brainstorming ou de résolution de problème. Mais le fait est qu’un bon partenaire n’est pas facile à trouver. Dans le meilleur des mondes, j’aurais trouvé l’associé de mes rêves et ensemble nous aurions brainstormé l’idée du siècle. Dans mon cas, j’ai identifié une opportunité, développé un projet qui m’emballe et maintenant, je dois trouver l’associé avec qui le faire avancer. Je sais, tout le monde répète « l’équipe est plus importante que l’idée » et pour faire financer son idée on dois s’associer. Quand on voit une ouverture qu’on ne veut pas manquer, trouver l’associé devient un peu une course contre la montre et honnêtement je n’ai jamais été du genre à me trouver un cavalier pour aller à un bal accompagnée. Mieux vaut être seule que mal accompagnée ? Définitivement. Je ne m’empêcherai pas d’avancer et de tenter ma chance parce que mon équipe est à moitié.

Par contre, l’avantage de l’entrepreneuriat, c’est que la polygamie est encouragée. Ne mettons donc pas trop de pression sur cet associé. Tant que ça avance plus vite à deux que seule, cette personne a une valeur au sein de l’équipe. J’exagère, mais vous comprenez l’idée. Je crois qu’il faut valoriser ce qu’une personne peut apporter à l’équipe sans s’attendre d’elle qu’elle comble toutes nos lacunes. Rien ne nous empêche de poursuivre notre quête vers un 3e associé.

Peut-on se permettre d'être aussi exigeants dans la quête de l'associé de notre vie que dans celle de l'homme ou la femme de notre vie?

La fameuse liste. L’utopie en cinq pages (version résumée). Par chance, je ne crois pas être aussi difficile dans la recherche de mon associé. Ne nous leurrons pas, je reste une personne exigeante envers moi-même et je m’attends à la même chose de mon associé. Sur ce point je l’avoue, c’est sur moi que je dois travailler. Difficilement, je biffe plusieurs items de ma liste pour n’en garder que 3 que je juge essentiels. Par contre, il y a des points sur lesquels je ne ferai jamais de compromis: partager les mêmes valeurs et avoir la même vision à long terme. Sans ces bases, je ne crois pas qu'il est possible de créer une association solide et durable. 

Les amis, c'est oui ou c'est non? 

D’un côté on ne devrait pas s’associer avec des amis car c’est trop risqué et de l’autre côté, je connais beaucoup mieux mes amis que mes relations professionnelles et mes amis me connaissent beaucoup mieux aussi. Il ne s’agit pas de connaître leurs forces et leurs faiblesses, nous savons tous faire nos recherches. Je parle plutôt d'éventuelles sources de conflits et de détails qui semblent souvent bénins mais qui viennent rapidement teinter nos relations. Avec mes amis, je sais davantage à quoi m’attendre : je sais qui manque de patience, qui n'est pas "parlable" le matin, qui a besoin de défis pour être productif et qui est capable de travailler jusqu'à 3h du matin si nécessaire. L'inverse est aussi vrai. N’est-ce pas tous ces petits détails qui sont vraiment importants et qui nous permettent de tirer le meilleur de notre équipe ?

J’en viens donc à deux conclusions. D’abord la quête de l’associé parfait peut être longue et ça ne vaut pas la peine de manquer le bateau. Et finalement, oui le risque est grand, mais l’aventure l’est tout autant, alors à un certain point il faut arrêter d’attendre, prendre le risque et se lancer...en acceptant que ce ne sera peut-être pas pour la vie!

J'ai toujours eu une aversion marquée pour tout chemin conventionnel. Entre mes courtes études en mode et mes séjours en Chine et à Singapour, j'ai évolué à travers mes passions jusqu'à ma participation au programme Startup-Fuze qui m'a permis d'entreprendre le processus de démarrage de ma première entreprise. À 25 ans, je m'apprête à lancer MyMakeupBox.

Comment