taras-chernus-647693-unsplash.jpg

J’en rêvais depuis longtemps. Faire du becyk. Non, non, pas du vélo. Pas de la bicyclette. De la moto. T’sais, une machine sur deux roues qui va vite. Un trip qui a longtemps été une affaire de gars. Quelque chose qui fait « vroum » et qui t’envoie le vent en plein visage, le soleil dans les yeux. 

 

Je devais avoir 15 ou 16 ans quand j’en ai parlé à ma mère pour la première fois. Vous dire si elle sautait de joie - not! Mais j’étais sage à l’époque - et je l’ai été longtemps! Il faut préciser que mon année de voyage en 2014-2015 m’a fait remettre bien des choses en questions. J’ai entre autres compris que la vie, tu n’en avais qu’une, et qu’elle filait beaucoup trop vite. J’ai passé la moitié de mon trip asiatique les fesses sur un scooter, et ce, alors que j’avais dit non jamais, trop dangereux. Pis j’ai trippé fort! Et je me suis promis d’obtenir mon permis de moto, pour vrai.

 

Ça m’a pris presque 2 ans avant de m’y mettre - parce que #laVie. J’avais donc les 30 ans passés (ok, ok, presque 33!)  quand j’ai redit à ma mère : « Ouais, je pense suivre mes cours de moto. » Silence. « Un Spyder, là, avec 3 roues… C’est stable. Pis sécuritaire. Ça te tente pas à la place? » Réponse sans hésitation : « Euh, no way! C’est une moto que je veux, pas un tricycle! » Je me remettais d’un divorce, d’une relation difficile et d’une job de fous. Ma mère a dû se dire que ça coûterait moins cher qu’un psy.

 

J’ai passé le permis théorique sans problème. #ProDuParCoeur J’ai texté ma mère; elle m’a suppliée d’acheter un « full face ». J’ai dit oui. Puis j’ai pensé aux coquilles de noix qui me servaient de casques lors de mon trip en Asie - LOL!

 

Je me suis présentée au premier cours pratique avec les genoux qui shakaient. Roger, le prof, était trop relax. « Ben là, fille! Donne du gaz un peu. » Et moi de répondre, les dents serrés : « Tu vois ben qu’elle va tomber! » Roger : « Si tu restes sul break, oui! Envoye! T’es capable. » Un de nous deux était confiant - clairement, c’était pas moi. Je suis tombée. Deux fois. J’ai eu mal à l’orgueil plus qu’à autre chose.

 

Non, j’étais pas la plus rapide. Ni la meilleure. J’étais entourée de gars qui étaient nés sur un motocross. Mais à quelques jours de mes 33 ans, j’ai passé mon permis… et j’ai acheté ma moto. J’étais pas peu fière. Je souriais tellement : je pense que mes dents ont dû sécher.

 

Aujourd’hui, j’apprivoise encore ma bécane. Je voudrais la sortir plus souvent. Je voudrais être meilleure. Être plus confiante. Mais je me connais… J’ai appris à me donner du temps. Et là, alors que j’écris ces lignes, j’ai juste hâte à l’été prochain!

 

ÉMILIE BOURQUE-BÉLANGER

Comment