Ne pas savoir ce qui m’attend est à la fois une source de motivation et a déjà été une paralysie totale. On perd trop souvent notre temps à se demander ce que notre futur nous réserve: Si mon entraînement est intense aujourd’hui, est-ce que j’aurai des résultats demain? Sinon quand?

Dans mon sport c’est exactement ce que je vivais au quotidien. Je me réconfortais souvent en questionnant mon moi intérieur sur mon présent et surtout sur le jour d’après. J’essayais d’aller chercher un sentiment de la parfaite maîtrise, un contrôle absolu de ma réussite. Et on me répondait tout le temps “Aille jeune fille, je ne peux malheureusement pas te garantir que tu vas y arriver, alors go avance!”  

Ce ne sont pas seulement les efforts que l’on met à chaque jour qui comptent, mais de multiples petits détails mis ensemble qui amènent à non pas éliminer le sentiment d’incertitude, mais simplement à l’apprivoiser.

Les objectifs, les buts que l’on se fixe comportent une part d’incertitude et de risques. À chaque jour ou presque j’avais peur, j’étais paniqué juste à l’idée ne pas savoir, de ne pas avoir la garantie que j’allais réussir. Si il y a quelqu’un qui vend des garanties prolongées sur la réussite je suis acheteuse. Cette fichu incertitude m’amenait et m'amène encore un peu aujourd’hui à me poser trop de questions : Si je ne suis pas à la hauteur, qu’est-ce que je vais faire? Si je n’atteins pas mon objectif qu’est-ce que mon entourage va penser? Si je ne suis pas la meilleure est-ce que cela vaut la peine de continuer?  Ceci peut parfois  totalement gâcher votre qualité de vie et même vous paralyser dans l’accomplissement de vos objectifs. Si la peur d’échouer vous obsède, vous allez probablement attendre que cette peur se passe et ainsi voir vos chances de réussir disparaître.

Quand j’ai commencé à accepter que je ne pouvais pas prévoir mes résultats, j’ai commencé à vivre en mode présent et à confronter la réalité. Plus la peur contrôle vos décisions, plus elle envahira votre vie et transformera votre incertitude en cauchemar. Ne laisser pas l’incertitude vous paralyser et tomber dans l’immobilisme.

Prendre des risques, c’est oser être à la hauteur de vos envies. Oui effectivement il est plus difficile d’accepter de perdre quand on a été intense. Il est aussi difficile d’accepter l’échec, de s’avouer que l’on a pas été à la hauteur. Mais, c’est ainsi que l’on repart sur de nouvelles bases. Accepter ce que l’on est au présent engendre un sentiment de confiance en soi.

Pour arriver à mieux gérer mon incertitude, il a fallut que je cherche à réduire ma peur du futur et que je m’investisse au présent: travailler, me donner au maximum, croire en mes chances, ne pas me laisser démotiver par des défaites, apprendre à me connaître à chaque occasion. Accepter que même si je m’investis à 110% la certitude de réussir n’existe pas. Rien n’est garantit, on ne peut malheureusement pas contrôler notre réussite, mais nous pouvons avoir la maîtrise sur les efforts fournis au quotidien.

J’ai vu mon incertitude se transformer en défi à partir du moment où j’ai essayé de prendre des risques et en ayant une meilleure connaissance de moi-même. La peur d’avoir peur limite énormément nos gestes et nos décisions. Ne pas se projeter est déjà un moyen d’apprivoiser cette incertitude et se concentrer sur les efforts du présent.

Face à une situation délicate, ce qui importe n’est pas ce qui va se passer, mais ce que vous allez faire.

Parler de politique, de vie sociale, de culture, d’économie, de finance, de santé est quand même en soit assez facile. Quelques recherches ici et là, opinion d’expert, être l’expert et le tour est joué. Par contre, lorsqu’il arrive le temps de parler de soi, le parcours est toujours plus difficile pour franchir la ligne d’arrivée. J’ai donc appris à parler de mes expériences à travers le sport. Au risque de vous décevoir, je ne cours pas aussi vite que Catherine Ndereba et ni comme Nùrias Picas. Je ne nage pas comme Diana Nyad. Je ne sers pas comme Eugénie Bouchard. Je ne pédale pas comme Geneviève Jeanson. Je ne navigue pas comme Mylène Paquette. Je ne patine pas comme Valérie Maltais. Je ne vais pas droit au but comme Marie-Philip Poulin. Je ne suis pas aussi forte que Camille Leblanc-Bazinet, mais malgré tout je suis une championne. Que ce soit à la maison, sur la glace, dans l’eau ou sur les terrains, le sport rend plus fort. L’impossible devient possible. Tout comme il est possible qu’une jeune maman, femme d’affaires parvienne à concilier le port des escarpins à talons avec le sport. Et cette fille, c’est donc moi. 1,60 m (sans les talons), maman de 2 p’tits champions, mi-trentaine et encore de belles performances à réaliser. Sur les terrains : je cours, je nage et je pédale, je suis une triathlète. Dans la vie : j’écris, je communique, j’influence, j’inspire. J’aspire, je rêve de faire la différence dans la vie des femmes à travers le sport et les saines habitudes de vie. Et voilà c’est parti!

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