Je voulais vous écrire un texte sur l’importance de se développer à l’international comme entreprise ou comme être humain. Mais j’ai plutôt envie de vous partager une tranche de ma vie, en guise d’édito.

Je me souviens du jour où j’ai réalisé que la terre n’était pas plate et fait le constat qu’on ne parlait pas tous français dans le monde. J’avais environ 6 ans (ne riez pas!) et j’habitais une banlieue de la rive-sud de Québec. J’allais dans une école de blancs francophones et tout le monde qui nous entourait venait de la même classe sociale. Mais pour la première fois de ma vie, je prenais le temps de réfléchir à cette question. Je m’en souviens comme si c’était hier. Debout, au bout de notre allée, je regardais les rangées de maisons, typiques de la banlieue québécoise, et je pensais au monde. Je me demandais comment les autres, ailleurs, vivaient.

30 ans plus tard, après plusieurs périples qui m’ont aidée à répondre un peu à cette question et qui ont surtout marqués mon coeur, j’ai décidé de quitter ma banlieue confortable pour aller m’établir dans le quartier Saint-Sauveur à Québec. Dans le ghetto, comme je le dis si affectueusement. Un quartier coloré à l’histoire riche, où la mixité sociale, qui fait parfois peur aux gens de banlieue, n’a pas le choix de nous rendre un peu plus ouvert. Sur un petit territoire se côtoient donc des communautés asiatiques, latinos, musulmanes et africaines. Moi qui pensais qu’à Québec tout le monde était blanc et francophone...

Mes enfants ont donc quitté une école de banlieue de Québec standard pour aller explorer le monde...dans leur nouvelle cour d’école.

Chaque jour, des petits êtres humains de tous horizons, de toutes cultures, de divers milieux sociaux apprennent quelque chose que beaucoup trop de gens n’ont pas l’opportunité d’apprendre. Ils apprennent à voir l’humanité dans le coeur d’un autre humain, peu importe d’où il vient, qu’il soit riche ou pauvre.

Le lendemain de l’attentat de Québec, en passant devant la mosquée voisine de son école, ma fille de 4 ans et demi m’a dit: ‘’maman, ce n’est pas parce qu’on est différent qu’on ne peut pas s’aimer’’.

4 ans et demi. Et elle a des amis de partout. Des amis qui arrivent de la guerre, des amis qui ne parle pas français, mais qui l’apprennent vite à force de jouer ensemble, des amis de toutes les couleurs. Elle a des amis qui ont moins de sous et d’autres plus. Elle comprend que le monde c’est ça. Et que ça commence ici, chez nous.

La plupart des amis de mon fils sont métissés. Mais il n’y a que moi qui le remarque vraiment. Pour lui c’est normal. C’est ça le monde. Dans son cas, la diversité a alimenté sa curiosité sur la vie, la planète et l’histoire. Il veut tout connaître. Et surtout, il ne juge pas.

Nous pouvons essayer de parler de diversité et d’ouverture sur le monde avec nos enfants et notre entourage. Mais ce genre d’apprentissage ne s’enseigne pas vraiment, il se vit.

La petite fille de 6 ans qui se demandait naïvement si nous étions tous pareils dans le monde vous dirait aujourd’hui qu’il n’est jamais trop tard pour le vivre. Pour s’ouvrir, pour aller explorer le monde et découvrir ces différences qui parfois nous font peur.

Je sais, je suis une idéaliste finie, mais je crois sincèrement en l’amour de l’humanité.

Joëlle

 

 

Je suis co-fondatrice d'Atelier Ëdele, une entreprise de literies en coton biologique pour les enfants avec une forte philosophie d'engagement social. Je contribue également depuis peu au club des petits déjeuners comme co-organisatrice d'un événement d'envergure. Au sein de la communauté Femmes Alpha, je joue le rôle d'éditrice en chef et idéatrice. Ayant déjà fait quelques changements de carrières, passant de pilote d'avion à analyste politique à entrepreneure, je peux affirmer être une femme guidée par ses passions profondes et qui aime l'aventure! Comme vous, je désire laisser une empreinte positive dans la société et inspirer d'autres femmes à suivre cette voie. Ah et je suis également mère!

 

joelle@femmesalpha.com

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